
Au cœur de la capitale des Parisii, sur cette île de la Cité, que Gui de Bazoches, au XIIe siècle, considérait comme « la tête, le cœur et la moëlle de Paris » et où, par une belle intuition, André Breton voyait pour sa part s’ouvrir, avec la Place Dauphine, le sexe de Paris, l’Église, s’installant, comme à son usage, sur les vestiges de la puissance civile de Rome, bâtit très tôt la cathédrale Saint-Étienne, remplacée, au XIIe encore, par une Notre-Dame, comme il en fleurissait à cette époque dans toutes les villes d’Europe. Pendant plusieurs générations, apprentis, compagnons et maîtres maçons et tailleurs de pierre vont se succéder pour édifier, sous la férule de « frocard(s) égrillard(s) », l’édifice clairement phallique à la gloire de la Vierge – ou peut-être de la Sophia – dont la « cambrure mystique » se dessine « à la pleine lune / Entre les deux tours de Notre-Dame » ! […]
Mais, fils de Science et troubadour, bâtisseur de cathédrales à la gloire de Sa Dame, l’auteur semble être aussi engagé dans cette quête chevaleresque – de « la douce vertu austère » ? – qui conduit, au-delà d’un certain âge, à franchir en force des fleuves lointains aussi bien qu’à aller chatouiller les effilochées des nuages avant de redescendre ici-bas apaisé et donc plus sage sans doute, cette quête qui, manifestement, se place à ses yeux – comme aux miens – dans le prolongement direct d’une démarche d’alchimiste du Verbe qui fut aussi celle du dédicataire du recueil, notre ami Elie-Charles Flamand, l’auteur surréaliste fraternel et inspiré du poème À un oiseau de houille perché sur la plus haute branche du feu…
Extrait de Art de musique, fin’amor et parole perdue, Préface de Patrick Lepetit

15 x 20 cm. 58 pages dont 7 illustrations couleurs.
Sortie début décembre 2025.