Haïkus et collages de Lou Dubois.

18 planches en fac-similés, 23×29 cm.
Découper, coller, c’est rechercher un temps suspendu, sans âge où le mot précipité a l’acception de substance chimique et rime avec lenteur. Rien d’étonnant à ce que le haïku m’intéresse : fugacité, éternité.
Comme pour le surréalisme et le merveilleux, le sens est loin d’être la préoccupation première de cette forme poétique.
Le haïku est proche d’un papillon, un papillon origami, célébration de l’éphémère de l’instant et tentative ailée et vaine de frôler l’infini du temps. La dérision du réel auquel il invite peut susciter traits d’esprit, plaisanteries, fantaisie, clins d’œil au monde de l’art (et l’on retrouve le sens premier du mot haïku).
Ne prenez pas cet album au sérieux, prenez le en main ! Des mains gantées de soie capables d’imaginer les fibres du mûrier, caractéristiques du papier Japon. Caressez le des yeux ! Laissez le hasard choisir un poème ! Le hasard vêtu de gaze hilarante ou de moire mélancolique.
Que cet album, comme si de rien n’était, nous donne des ailes ! Des ailes de monarques, d’uranies…ou de polatouches, des ailes pour ne plus toucher terre !
Lou Dubois
