Dominique Paul a expérimenté la poésie dès l’enfance et le mystère qui l’a touchée quand, âgée de onze ans, elle lut et relut le recueil des poèmes de Rimbaud présentés par René Char, n’a jamais fini de laisser trace en elle. C’était juste avant de partir vivre une année à Rome, ville qui sut coïncider avec le programme scolaire d’alors, afin que l’ensorcellent les mythes gréco-romains, élargissant son horizon à l’infini. Vers quatorze ans, pétrie des idéaux soixante-huitards, elle découvrit, pour toujours, l’évidence des poètes surréalistes.
Partie vivre, adulte, dans le sud de la France une douzaine d’années, tandis qu’elle faisait la correctrice de presse à Perpignan, elle rencontra l’astrologie et sa fascinante symbolique, les tarots et leurs images énigmatiques. Avec ces savoirs traditionnels, quelques maîtres lui transmirent la question de l’initiation – qu’elle allait laisser mûrir un quart de siècle, écrivant toujours des poèmes et s’étant liée d’amitié avec Marie-Dominique Massoni, qui allait l’entraîner dans la pratique du surréalisme, dès leur retour commun à Paris.
Elle est d’abord sollicitée par les jeux surréalistes, la convocation des hasards objectifs et les écrits qui s’en suivent, notamment à Prague dès 1992, puis elle rejoint les réunions hebdomadaires du Groupe de Paris du mouvement surréaliste, la mise en commun des rêves, les enquêtes, les cadavres exquis et les jeux collectifs. Elle se met à créer des assemblages en trois dimensions, empreints de symbolisme mais où la peinture a grande place. Rassemblant les restes épars que le monde semble avoir semé au hasard, elle tente d’en déchiffrer les signes, fidèle aux injonctions rimbaldiennes de voyance et de dérèglement métamorphique. On peut lire ses textes et voir ses objets dans la revue S.U.RR…, dont elle supervise notamment le numéro 5 sur « Le Corps, la Volupté ».
Ses poèmes et articles paraissent aussi dans Analogon, revue surréaliste tchèque, et aux Cahiers de l’Umbo, revue poétique ; ses assemblages sont exposés dans des expositions collectives, à Prague, à Conches, à Santiago, à Coimbra, etc. ; et elle expose personnellement deux fois, à Paris.
Son entrée en franc-maçonnerie, en 2010, l’a peu à peu détachée de ses activités avec le Groupe surréaliste, sans qu’elle ne cède en rien sur l’exigence essentielle de défier l’entendement, mais pas n’importe comment : à la poursuite d’une métamorphose que la quête maçonnique permet d’approcher avec de nouveaux outils. Elle a encore exposé quelques-unes de ses œuvres, lors des journées dites des « Talents » de la Grande Loge féminine de France, qui se sont déroulées en 2013 et 2014. C’est désormais davantage autour de son expérience maçonnique qu’elle écrit, plusieurs de ses « planches » sont parues dans le Tracé, et surtout dans Le Maillon. Elle a coécrit deux livres de la collection « Voix d’initiées » : Mythes, Femmes et Société et Imagination et Imaginaire et participe à la réalisation des ouvrages de cette collection de la Grande Loge féminine de France.
Ouvrage : Le château étoilé et la parole perdue
Exposition : Le château étoilé et la parole perdue