Colloque SURRÉALISME & ALCHIMIE

St cirq lapopie

Maison André Breton
Maison émile Joseph-Rignault

PROGRAMME

29 septembre – 1er octobre 2023

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vendredi 17 H

Pierre Mollier & Laurent Ségalini

Les classiques de l’iconographie alchimique
de la collection du musée de la franc-maçonnerie

 Visite guidée de la première salle de l’exposition
« Aspects de l’alchimie traditionnelle »

Voici que se présente un labyrinthe, or si tu tombes à l’intérieur,
ce ne sera pas un labyrinthe, et à l’intérieur tu n’y seras pas à la peine. L’étoile que tu vois, puisse le créateur te la procurer.

Le Grand Œuvre selon le système symbolique des Alchimistes.

L’Alchimie peut être décrite comme un art (savoir et pratique) sacré et secret, de la régénération et du perfectionnement de la Nature par le « feu » qui sépare « le subtil » de « l’épais», « l’esprit » du « corps », pour conjoindre en justes noces des opposés purifiés rendus complémentaires, à même d’engendrer l’embryon d’Or de la Nature restaurée dans son état primordial. Cet Art suprême, dénommé « art sacerdotal » (hiera tekhnè) par les Anciens, repose sur un postulat  : le monde créé trouverait sa racine dans une substance unique, différenciée selon les règnes et les classes des êtres. Cette substance serait plus aisément accessible par le moyen d’une certaine matière dont l’identité est gardée secrète, de même que les opérations auxquelles elle doit être soumise  : soit que cette matière mystérieuse constitue le gisement d’où la substance peut être extraite, ou bien que, dûment préparée, elle puisse attirer à elle, par une vertu magnétique, cette même substance divine dans son état volatil ou subtil. L’art chymique consiste donc à manifester, capter et corporifier cet Esprit Universel, assimilé au mercure, clé de la Nature et de la Vie, sous la forme d’une « Pierre » dite « philosophale ».

Pierre Mollier le Cavailler est un bibliothécaire et historien français. Spécialisé en maçonnologie, directeur de la bibliothèque du Grand Orient de France et conservateur du Musée de la franc-maçonnerie, il est également rédacteur en chef de la revue d’études maçonniques Renaissance traditionnelle. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (promotion 1984) et titulaire d’un diplôme d’études approfondies en sciences religieuses (École pratique des hautes études, Ve section). En 2018, il est nommé par le Ministre de la culture au sein du Haut Conseil des musées de France, assemblée consultative créée en 2002, pour un mandat de quatre années.

Laurent Segalini est historien moderniste (XVIe-XVIIIe siècles) et docteur en anthropologie. Il est attaché de conservation au Musée de la Franc-Maçonnerie à Paris. Membre du Grand Orient de France, il est l’auteur, sous différents noms de plume, de travaux sur les sources hermétiques, opératives et populaires de la Franc-Maçonnerie, parus dans diverses revues (Cahiers Villard de Honnecourt, La Chaîne d’Union, Le Maillon, Franc-Maçonnerie Magazine). Par ailleurs traducteur (espagnol, portugais du Brésil), il est aussi, de par sa formation, spécialiste des Andes préhispaniques, chercheur associé au laboratoire « Archéologie des Amériques » du CNRS et a publié de nombreux articles scientifiques sur la civilisation Inca. D’aucuns soupçonnent qu’il aurait également traîné sa plume dans des périodiques et revues plus politiques (Le Monde Libertaire, Réfractions…), animé quelques émissions radiophoniques, et jeté au vent poèmes ésotériques et compositions musicales.»

vendredi 18 H 30

Joël Tétard

Les Grands Courants de l’Alchimie au XXe siècle

L’alchimie était dans l’air.
Si j’ai fait de l’alchimie, c’est de la seule façon
qui soit de nos jours admissible,
c’est-à-dire sans le savoir.

Marcel Duchamp

Depuis la Renaissance, l’Alchimie a été un thème récurent dans l’Art. Au cours du XXe siècle, elle a continué à être présente dans l’imaginaire collectif et à exercer de profondes influences dans les domaines des idées, de la psychanalyse, des arts graphiques, de la littérature et de la poésie, le cinéma, la Bande Dessinée, la publicité. L’Alchimie a ainsi été au cœur du travail de nombreux artistes, en particulier ceux associés au Surréalisme. 
De profonds liens d’amitiés se sont établis entre ces artistes et des Alchimistes opératifs, souvent héritiers revendiqués d’une tradition initiatique séculaire.
Pour mieux comprendre l’influence de l’Alchimie sur le mouvement Surréaliste, Joël Tétard vous invite à une découverte des principaux courants qui ont structuré le monde de l’Alchimie opérative au cours du XXe siècle.

Joël Tétard est ingénieur conseil spécialiste des nouvelles technologies énergétiques et environnementales, cultive l’Alchimie dans son jardin secret depuis des décennies. Il en étudie tous les aspects : histoire des Sciences et des technologies (apports de l’Alchimie aux Arts du Feu, à la Médecine, …), philosophique, symbolique, … Il interroge les rapports de l’Alchimie avec l’Art, la psychologie, les archétypes fondamentaux de l’Humanité, … Son approche est non seulement « spéculative » mais également « opérative », associant le travail au laboratoire à l’étude des textes classiques de l’Alchimie. Il effectue actuellement des recherches sur les anciens traités de Spagyrie, la branche « médicinale » de l’Alchimie, sœur des médecines traditionnelles Ayurvédique et Unani, tibétaine et chinoise.

SAMEDI 10 H

Laurent Doucet

L’alchimie dans l’œuvre d’André Breton

à flanc d’abîme,
construit en pierre philosophale,
s’ouvre le château étoilé…

André Breton, L’amour Fou

Je cherche l’Or du temps… La pierre philosophale ne transforme pas simplement les métaux mais prend un sens symbolique ; selon Breton elle déchaîne l’imagination humaine, mot auquel il attribue une signification toute spéciale.
L’hermétisme sous toutes ses formes a irrigué le surréalisme depuis Les Champs Magnétiques, premier document surréaliste, jusqu’au dernier recueil d’essais d’André Breton, paru sous le titre cryptographique de La Clé des Champs. Déjà dans le Premier Manifeste le « berger magicien » des Champs Magnétiques avait proclamé que l’Alchimie du Verbe de Rimbaud devrait être prise au pied de la lettre.

Laurent Doucet est tombé dans l’Athanor du Surréalisme à l’âge de 17 ans ! Il préside depuis sa création l’association La Rose Impossible qui a sauvé l’ancienne maison du fondateur du surréalisme à Saint-Cirq-Lapopie dans le Lot. Actuellement enseignant en Limousin où il a fondé le festival Poésie Jour & Nuit. Il co-dirige avec Marie Virolle la revue A Littérature-Action aux éditions Mars-A où il a créé aussi récemment la nouvelle collection surréAlismes.
Sa poésie se nourrit d’un incessant tour du monde, de l’Afrique au Mexique, et de New York à Tokyo, traversant l’Europe, la Méditerranée et l’Asie à plusieurs occasions…

SAMEDI 11 H 30

Patrick Lepetit

Surréalistes et Alchimistes

Il n’est pas de lecture après laquelle on ne puisse continuer
à chercher la pierre philosophale
.

André Breton, Les pas perdus

Auteur du livre Le Surréalisme, parcours souterrain, Patrick Lepetit étudie depuis longtemps les rapports profonds qui existent entre ésotérisme et surréalisme. Avec Surréalistes et alchimistes, chemins croisés, en s’appuyant sur des documents rares ou jamais publiés, il se penche de manière inédite sur les liens que certains des amis ou compagnons de route d’André Breton ont établi – après Rimbaud – entre littérature et alchimie, dès les origines du mouvement et jusqu’aux années de l’après-guerre. Il met aussi en évidence cette influence parfois déterminante au cours de leurs recherches poétiques, de leurs œuvres et travaux alchimiques, tant spéculatifs qu’opératifs, auxquels se sont livrés ces hommes et femmes discrets, férus d’hermétisme et proches d’Eugène Canseliet, le disciple de l’énigmatique auteur du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales… Fulcanelli.

Ouvert au présent comme à l’avenir, Patrick Lepetit est actif au sein du surréalisme contemporain et contribue à de nombreuses manifestations, revues et publications. Essayiste, poète et collagiste, il est le grand spécialiste actuel du courant hermétiste au sein du mouvement surréaliste. Patrick Lepetit est l’un des tout premiers à avoir signalé l’influence déterminante d’un ésotérisme à champ très large dans l’élaboration de la pensée de certains surréalistes, André Breton en tête. Il établit une filiation de cette pensée avec celles des symbolistes et des romantiques, voire même, au-delà, des Illuministes de la fin du XVIIIe et des grands « inspirés » de toutes les époques.

SAMEDI 16 H

Marie-Dominique Massoni

L’Esprit des lieux

À Paris la tour Saint-Jacques chancelante
Pareille à un tournesol.

André Breton

Les traversées de Paris en quête d’une rencontre merveilleuse ou à tout le moins surprenante sont multiples du Paysan de Paris au jeu des dérives proposé par Bertrand Schmitt, 70 ans plus tard ou encore dans l’île d’Ostrov, à Prague, par Martin Stejskal. La ville est un lieu d’investigation, une minière potentielle où trouver le métal vif. Dès le XIXe siècle elle a semblable fonction chez nombre d’écrivains. En allant au gré de leur désir les poètes pressentent, au-delà des informations historiques et géographiques, son inscription dans une vie invisible aux yeux de la plupart. Les orientations célestes et terrestres, les légendaires, les constructions humaines, les esprits aventureux qui y ont résidé tracent non seulement d’infimes réseaux locaux mais des dynamiques mythiques intercontinentales où l’esprit d’analogie peut simplement céder au charme ou se faire investigateur pour exalter de nouvelles expérimentations magiques ailleurs ou pour mettre en lumière les rhizomes translucides qui unissent certains hauts lieux de l’esprit. Ainsi les surréalistes parisiens, enfants d’Hermès ont-ils poursuivi aussi bien les inscriptions de la modernité que celles des plus anciens extracteurs de quintessence. Les investigations de Jean Richer sur la géographie sacrée des mondes grecs et romains ont rejoint celles de Fulcanelli, de Canseliet et d’autres alchimistes. Paris, Prague, Bourges, Toulouse portent des signatures que le poète découvre, exalte, et que l’analogiste patiemment déchiffre.
Nous approcherons les travaux de Guy-René Doumayrou, sa conception de la géographie sidérale donnant vie à l’Esprit des lieux à Toulouse et en Occitanie, à l’alchimie vivante à Bourges comme à Paris avec Philippe Audoin, Élie-Charles Flamand et Bernard Roger ou à Prague et en Bohême avec Martin Stejskal, à flanc d’abîme bien sûr, là où certain château étoilé, Hvězda, nous souffle que l’abîme peut être aussi celui du désastre de la Montagne Blanche ou des défaites de l’esprit. « Vigilance », nous dit la voix du héraut de la Tour.

Marie-Dominique Massoni est poète et écrivaine ayant appartenu au groupe surréaliste de Paris et aujourd’hui très impliquée dans la franc-maçonnerie féminine. Elle a été directrice de la collection « Voix d’initiées » de la Grande Loge féminine de France. Elle dirige aujourd’hui les Cahiers de sa loge nationale de recherche dont les travaux sont pour l’heure focalisés sur l’hermétisme. Son écriture sensible, de la pure intuition de sa poésie à l’exploration critique de ses essais, n’a jamais dérogé de ses combats premiers. La mise en commun de la pensée est pour elle aussi essentielle que la création personnelle et elle fustige volontier narcissisme et egos surdimensionnés ou la lente agonie des langues due à la paupérisation continue de leurs lexiques et de leurs syntaxes.
En 1982, son livre …Sans message est illustré par Jorge Camacho. Elle a organisé des expositions, a contribué à la Revue S.U.RR (Surréalisme, Utopie, Rêve, Révolte) de 1996 à 2005 aux côtés de Bertrand Schmitt, André Bernard, Aurélien Dauguet, Dominique Paul, Guy Girard, Michaël Lowy, qui publie aussi textes et images de surréalistes étrangers parmi lesquels Ivo Purš, Jan Švankmajer, Eva Švankmajerova et Martin Stejskal du groupe surréaliste de Prague réuni autour de la revue Analogon. Outre ses publications personnelles, en 2002, elle participe à l’ouvrage, Eva et Jan Švankmajer bouche à bouche, édité aux éditions de l’œil avec Bertrand Schmitt et Anna Pravdova.

SAMEDI 17 H 30

Gilles Bucherie & Jacques Eicher

René Alleau et l’écriture philosophale

TABLE RONDE

Veille à ne pas te détourner avec mépris
du clinquant des formes et de tout le domaine
de l’illusion et de l’irréel. Car, dans le sommeil de l’illusion,
l’apparition des ombres te guide vers ce qui t’est montré
à travers un rideau transparent.

omar ibn al faridh.
La grande Taiya.

Un jeu de consonance entre philosophie et philosophal, terme à connotation alchimique, précise les principales perspectives des écrits de René Alleau. Les multiples développements de ses nombreux travaux (littérature, alchimie, philosophie et histoire) seront replacés dans leur ensemble lors de cette table ronde.

René Alleau (1917-2013), ingénieur de formation, chercheur en études symboliques et historien des sciences est un spécialiste universitaire de l’étude de l’alchimie et de l’hermétisme. D’octobre 1952 à Juin 1953 chaque dimanche à la Salle de Géographie à Paris, il prononcera une série de 25 conférences sur l’hermétisme qui rencontrèrent un grand succès auprès des surréalistes, ce qui lui permettra de se lier avec André Breton auditeur assidu, avec lequel il entretiendra une relation pendant de longues années. Il dirige ensuite plusieurs collections d’édition notamment la vaste Bibliotheca Hermetica chez Denoël (1970-1976). Il publie d’autre part un grand nombre d’ouvrages et d’articles personnels sur l’ésotérisme, l’alchimie et les sciences traditionnelles.

Gilles Bucherie est en charge des imprimés à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet. Diplômé de l’EPHE (École Pratique des Hautes Études) pour une étude sur Barlet et le mouvement occultiste, il collabore à différentes publications dont la revue scientifique Politica Hermetica (Stratégies éditoriales et ésotérismes et René Alleau : une pensée traditionnelle dans la modernité).
Il est notamment l’auteur de René Alleau et l’écriture philosophale (éditions Selena, 2022) et F. Ch. Barlet, Fragments d’une histoire secrète, Alcor 2022). Il a contribué à l’ouvrage collectif Rêveur définitif (Venus d’Ailleurs 2023) consacré à l’œuvre graphique de René Alleau.

Jacques Eicher est tôt passionné par l’« Alchimie », et notamment par l’œuvre de R. Alleau qui n’a cessé de le nourrir tout au long de son parcours. Titulaire d’un master en philosophie (sur Proclus et le rôle de la phantasia dans les mathématiques) et en science des religions à l’Université de Fribourg, il exerce aujourd’hui la profession, à titre libéral, de psychothérapeute (d’inspiration jungienne) à Lausanne. Ses centres d’intérêt actuels gravitent principalement autour des « Arts hermétiques traditionnels ».

DIMANCHE 10 H

Emmanuel Bauchard

Alchimie et épistémologie dans l’œuvre de Pierre Mabille

Le merveilleux est toujours beau, n’importe quel merveilleux est beau,
il n’y a même que le merveilleux qui soit beau.

André Breton, Manifeste du surréalisme

« La connaissance est le but principal de ma vie », affirmait Pierre Mabille qui souhaitait établir dans son œuvre les fondements d’une épistémologie nouvelle. Conçue comme une synthèse, la connaissance devait croiser selon lui de nombreuses disciplines et savoirs afin de libérer l’homme du rationalisme et des formes d’oppression exercées par les structures sociales et religieuses. Parmi les sources de cette pensée globale, l’alchimie et les sciences occultes tenaient une place prépondérante car elles permettaient d’apercevoir derrière les phénomènes une toile de fond universelle propre à briser les frontières entre les domaines du savoir.

Pierre Mabille porte ces convictions au sein du surréalisme en proposant au mouvement de s’inspirer des méthodes initiatiques qu’il diffuse notamment au sein du Miroir du merveilleux. De la fin des années 1930 au début des années 1950, il est à la fois un intermédiaire et un théoricien du surréalisme, apprécié en particulier par de nombreux artistes qui adaptent visuellement son mode de pensée holistique. Cette communication se propose d’examiner les incursions des sciences occultes dans l’œuvre écrite de Pierre Mabille afin de comprendre les origines, les aspirations et les conséquences de ses textes sur l’évolution d’un surréalisme internationalisé à partir de 1940.

Emmanuel Bauchard fait d’abord des recherches sur Esteban Francés puis sur Le miroir du merveilleux avant de commencer une thèse en histoire de l’art à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne sur Pierre Mabille. Il y réfléchit et revalorise ses apports au sein des évolutions du mouvement surréaliste, notamment du point de vue de la diversification de ses sources intellectuelles. Il travaille actuellement sur une édition critique des textes de Mabille en rapport avec l’art et la poésie.

DIMANCHE 11 H 30

David Nadeau

Le surréalisme et la loge Thebah

Noire et belle, son regard déroule l’ombre du parc :
cachée au griffon des fontaines, aux angles des futaies
.

Bernard Roger, La Dame de l’œuvre

Amorcée en 2004, les recherches de David Nadeau se situent dans le prolongement des travaux de Jean-Pierre Lassalle et de Patrick Lepetit, au sujet des rapports entre le surréalisme et la franc-maçonnerie. Elles dévoilent au public l’existence d’un noyau de franc-maçons actifs, dès les années cinquante, à l’intérieur et en périphérie du groupe surréaliste parisien. Ces individus étaient liés à une loge de la Grande Loge de France, fondée en 1901 et portant le titre distinctif de Thébah («l’Arche» en hébreux). David Nadeau nous présentera les différents surréalistes associés, aux alentours de 1959-1963, à la loge maçonnique Thébah : René Alleau, Elie-Charles Flamand, Bernard Roger, Guy-René Doumayrou, Roger Van Hecke, Jean Palou. La question des relations entre les alchimistes Henri Hunwald et Eugène Canseliet et le mouvement surréaliste sera également abordée ainsi que les principaux thèmes sur lesquels ont travaillé ces surréalistes dans leurs recherches et créations : le merveilleux, l’utopie, l’architecture, la chevalerie, le Saint-Empire romain germanique et les dieux forgerons.

Historien de l’art, poète et musicien, David Nadeau réside dans la ville de Québec depuis 2007, où il anime les éditions La Vertèbre et le Rossignol ainsi que la revue du même nom. Empereur du Saint-Empire faustollien au Protectorat de ‘Pataphysique québecoise, il participe par ailleurs aux activités du mouvement surréaliste. Il s’intéresse particulièrement aux relations entre l’ésotérisme et la création artistique, dans une perspective nettement libertaire. Il est l’auteur de plusieurs livres : La cottura dell’uovo nero, adornée de gravures sur bois de Lukas Zanotti ( Éditions Collage de ‘Pataphysique, 2017) et L’Arche utopique, le surréalisme et la loge maçonnique Thébah (Éditions Venus d’Ailleurs, 2022). Il contribue à plusieurs actions dans le cadre du surréalisme international et contribue à de nombreuses revues telles que Chroniques d’histoire maçonnique, Quaderno del Collage de ‘Pataphysique, Inter, art actuel et Ritual, Secrecy, and Civil Society.

DIMANCHE 15 H

Marc Kober

Poésie et alchimie dans l’œuvre d’Elie-Charles Flamand

L’intacte lumière
Démentira le ciel usé

Elie-Charles Flamand, La Loge pyramidale

Pour Élie-Charles Flamand, la pratique poétique est un cheminement vers la Lumière intérieure.
Son œuvre littéraire, considérable, entre poésie d’un lyrisme onirique et essais d’une grande érudition, est éclairée par les lueurs magiques de l’athanor.
Fixé définitivement à Paris en 1952, grâce à Pierre Seghers il rencontre Jean-Louis Bédouin qui le présente à André Breton dont il devient l’ami. Il prendra part à toutes les activités du groupe surréaliste durant huit ans et publiera des textes dans les revues Médium, Le Surréalisme même, et Bief. S’intéressant à l’ésotérisme depuis très longtemps, André Breton et René Alleau le présente à Eugène Canseliet grâce auquel il est initié à l’Art d’Hermès en théorie comme en pratique.
En 1958, il sympathise vivement avec Edouard Jaguer et rejoint le groupe Phases.

Marc Kober, normalien, agrégé ès-lettres, est actuellement maître de conférences en littérature française et comparée à l’université Paris 13 et participe activement aux éditions Rougier v. éditions (Vincent Rougier).
Il est co-fondateur en 1990 de la revue La Révolte des chutes et rejoint Supérieur Inconnu en 1996, puis La Sœur de l’Ange, aux éditions Hermann. Il est l’auteur d’une monographie sur Georges Henein : l’éclat de la ténuité. Itinéraire d’un écrivain francophone entre Égypte et Europe au XXe siècle (Librairie Honoré Champion, 2014).

DIMANCHE 16 H 30

Chiara Mulas & Serge Pey

Poésie Action

Chiara Mulas, née en Sardaigne-Italie, diplômée de l’académie des Beaux-arts de Bologne, est une artiste parmi les plus représentatives et inventives de l’art-action du XXIe siècle. Metteur en scène d’une géographie philosophique et sociale de la Méditerranée, elle en dégage, à travers des actes poétiques éblouissants, les mythes et les symboliques nécessaires à notre temps.

Serge Pey est un artiste et un poète dont l’œuvre s’articule entre écriture et oralité. Se déclarant lui‐même comme un héritier des poésies du monde, il ouvre des passages dans les poésies traditionnelles des peuples sans écriture ou dans la poésie médiévale. Serge Pey reste le musicien ou le batteur inégalé de son poème. Il est un des représentants déterminants de la poésie d’action et de la présence du poème au sein de la performance. Son art singulier mêle à la fois certains aspects du happening, de la poésie sonore, de l’installation, de l’art‐action… Connu pour son utilisation du bâton de pluie qu’il introduisit en Europe, ses scansions chamaniques, le rythme de ses pieds qui accompagnent son « dire » halluciné, il est (un) créateur de situations et déplace le poème hors du livre jusqu’à ses plus ultimes conséquences. Indissociable de son combat pour la libération de l’humanité, son chemin de poète l’a amené à partager les luttes des peuples du monde.