La promenade de Venus

Sergio Lima

Traduit du portugais par Natan Schäfer et David Nadeau

Collage et dessins de l’auteur

Préface de Georges Sebbag

Postface de Guy Girard

À Paris, le café surréaliste et l’atelier d’André Breton étaient les deux points de ralliement des membres du groupe, depuis la naissance du mouvement. L’adresse de l’atelier – le 42, rue Fontaine – demeurera inchangée, du 1er janvier 1922 au 28 septembre 1966, date de la mort de Breton, et même jusqu’en 2003, date de la dispersion des livres, manuscrits, tableaux, photographies et autres objets précieux qui avaient été conservés dans l’atelier. Le café surréaliste, en revanche, a été itinérant, longtemps sur la rive droite de la Seine et plus tardivement sur la rive gauche. Du vivant de Breton, les cafés fréquentés par le groupe avaient pour noms, entre autres, Le Petit Grillon, Certà, le Cyrano, le Café de la Place Blanche, La Côte d’Or, le Musset, et pour finir, La Promenade de Vénus. Cette dernière appellation, inattendue pour un café, est à l’image de deux pratiques surréalistes : la promenade dans la ville sous le signe du hasard et de la rencontre, et la quête amoureuse, indissociable de la beauté érotique-voilée.
Quand le jeune Sergio Lima – né au Brésil en 1939 – séjourne à Paris, en 1961, il rend visite à André Breton au 42, rue Fontaine, qui l’invite au café surréaliste tout en notant sur une feuille de papier jaune les indications suivantes : « La Promenade de Vénus / angle de la rue du Louvre et de la rue Coquillière / les lundi mercredi jeudi samedi } de 6 h à 7 h 30 ». Il faut préciser que le café en question, situé à quelque distance du Louvre, jouxtait les Halles, qui depuis ont été déplacées hors de la capitale. On sait que le premier vers du poème « Tournesol » du 26 août 1923, « La voyageuse qui traversa les Halles à la tombée de l’été », sera éclairé par Breton dans L’Amour fou. De même que « Tournesol » relate de façon prémonitoire une rencontre capitale dans la vie de Breton, on peut dire que La Promenade de Vénus hantera à jamais le poète et artiste surréaliste Sergio Lima et il est pleinement justifié qu’un choix de ses poèmes, traduits ici en français, reprenne cette appellation ô combien imagée.

Extrait de « Sergio Lima ou la ronde des voluptés »,

Préface de Georges Sebbag

18×30 cm, 28 pages,. 70 exemplaires.

COMMANDER